Intégration sensorielle

Sensorialité

Grâce à notre environnement, nous recevons des informations sensorielles via les organes des sens. Ces organes réceptionnent les stimuli et les renvoient, grâce aux nerfs, aux aires du cerveau correspondantes. Celles-ci traitent ces informations en les associant à des souvenirs ou à d’autres informations reçues pour déterminer le message.  Cette faculté nous est essentielle pour notre bien-être, nos apprentissages, nos interactions, notre capacité à éviter les dangers, …

7 sens
SystèmeOrganeDéfinition
VisuelYeuxLe système visuel est impliqué dans la vision qui a un impact très important dans le développement de l’enfant. Elle joue un rôle dans la régulation tonique et posturale chez les bébés et est impliquée dans les interactions sociales : fixation du regard, poursuite oculaire, … La vision est utilisée à chaque instant de notre vie et est en lien avec l’ensemble des autres systèmes.
TactilePeauLe système tactile est impliqué dans le toucher, la douleur, la température, les vibrations et la pression. Ce système est important pour le développement  grâce à son impact sur plusieurs grandes fonctions : la conscience du corps, la planification motrice, la protection, le système sensoriel, le bien-être, …
AuditifOreillesLe système auditif est impliqué dans l’ouïe qui permet de capter et entendre divers sons. L’ouïe est le précurseur de l’apprentissage du langage. Le système auditif est étroitement lié au système vestibulaire. En effet, lorsqu’une personne a des problèmes d’oreille interne, cela se répercute sur l’équilibre.
OlfactifNezLe système olfactif est en lien avec le système gustatif, ils sont tous deux impliqués dans l’alimentation. L’odorat permet de reconnaître les aliments avant qu’ils n’arrivent à la bouche. Il augmente l’appétence ou alerte le cerveau d’une odeur inconnue qui permet de nous méfier.
Durpe (2011) parle de l’odeur en bouche. Selon lui, les aliments broyés en bouche dégagent encore des odeurs qui sont détectées par les récepteurs olfactifs.
GustatifPapillesLe système gustatif permet d’identifier 4 types de goûts : acide, amer, sucré, salé. Ce système joue un rôle important dans l’alimentation, grâce à lui nous pouvons apprécier ou non certains aliments. Lorsque le sens du goût est perdu, des troubles alimentaires se manifestent. Effectivement, si ce système n’est plus stimulé, et même si d’autres sens ont un impact sur l’alimentation, l’individu ne prendra plus de plaisir à manger.
ProprioceptifMuscles, tendons,  ligaments, tissus et articulations.Le système proprioceptif est impliqué dans la perception du corps via les muscles, les tendons, les ligaments, les tissus et les articulations. Il  permet de détecter la position du corps dans l’espace, d’adapter le tonus et la posture,  de se mouvoir. La proprioception est impliquée dans la motricité, ce qui permet de réaliser les tâches journalières.
VestibulaireOreille interneLe système vestibulaire est impliqué dans l’équilibre et la sensation de mouvement. Ce système permet d’adapter la posture du corps en fonction des mouvements détectés et de la pesanteur. Le système vestibulaire est étroitement lié au  système auditif et visuel. Les récepteurs vestibulaires se trouvent dans l’oreille interne qui est également le siège de l’audition. En outre, il permet dans les mouvements oculaires liés à la vision  la poursuite et le focus. Les deux systèmes permettent le maintien postural.

Intégration sensorielle

Ce concept a été créé par l’ergothérapeute et docteur en psychologie Anna Jean Ayres aux États Unis dans les années 60. Elle définit l’intégration sensorielle comme suit : 

« L’intégration sensorielle est un processus neurologique qui organise les sensations reçues pour permettre leur utilisation. Nos sens nous renseignent sur les conditions physiques de notre corps et de l’environnement qui nous entoure. Le cerveau doit organiser toutes nos sensations si une personne veut bouger, apprendre et se comporter de manière productive. ».

Pour Babington l’intégration sensorielle c’est : « notre capacité à sentir, à comprendre et à traiter les informations sensorielles provenant de notre corps et de notre environnement afin d’y répondre de manière adaptée par des gestes, des comportements, des émotions. »

L’environnement qui nous entoure nous envoie des informations qui sont essentielles pour se développer de façon harmonieuse. C’est là où l’intégration sensorielle prend tout son sens. Ce processus est la capacité à détecter les stimuli, à les comprendre et à les organiser. Le cerveau reçoit ces informations sensorielles, il va les traiter et les analyser pour pouvoir donner une réponse adaptée à la situation. L’intégration neurosensorielle est indispensable pour tout apprentissage. Lorsque celle-ci est peu, pas ou mal acquise, cela peut avoir des répercutions au niveau des comportements de l’enfant, de ses relations sociales, de ses interactions avec autrui, des apprentissages scolaires, de son autonomie et/ou de ses loisirs.

Troubles du traitement de l’information sensorielle

Les troubles du traitement de l’information sensorielle se traduisent par un inconfort qui empêche l’enfant de mener à bien la tâche entreprise. Ces troubles se manifestent par des réactions plus intenses, plus rapides ou plus longues que ce qui est normalement attendu.

Babington explique qu’il existe trois catégories de troubles de l’intégration sensorielle :

  1. Les troubles de la modulation sensorielle : Le cerveau éprouve des difficultés à traiter correctement les informations sensorielles. Les réponses émises face à ces stimuli vont être d’une intensité inadaptée :

Hypersensibilité → L’information sensorielle reçue par l’enfant, aussi faible soit-elle, va le sur-stimuler. Il peut se sentir oppressé, agressé par les stimuli perçus et, pour se défendre, développe des comportements stéréotypés, agressifs ou de fuite. L’hypersensibilité a un impact sur sa vigilance. Plus le stimulus est présent, plus il est difficile pour l’enfant de revenir à un état optimal afin de continuer ses apprentissages.  

Hypo-sensibilité → Les stimuli reçus ne sont pas ressentis suffisamment fort par    l’enfant et ne répondent donc pas à ses besoins. L’enfant va, par conséquent, être en recherche constante de cette stimulation. Il doit être exposé plus souvent, plus longtemps ou plus intensément au stimulus pour pouvoir le traiter  correctement. L’enfant semble parfois apathique face à certaines stimulations car elles sont insuffisantes pour lui procurer une réaction.

SensHypersensibilitéHypo-sensibilité
VueNe supporter aucune lumière vive.Être très attiré par les objets brillants.
OuïeSe couvrir les oreilles quand les gens parlent avec eux.Aimer le bruit des sirènes.
ToucherNe pas aimer être touché.Être ou paraître insensible à la douleur.
OdoratNe pas vouloir manger un aliment car l’odeur est ressentie comme insupportable.Aimer les odeurs fortes et désagréables.
GoûtSélectionner la nourriture.Ingurgiter des choses non comestibles ou au goût très prononcé.
VestibulaireAssis en hauteur, être angoissé de ne pas sentir ses pieds toucher le sol.Tournoyer longtemps sans être pris de vertige.
ProprioceptionAdopter des postures corporelles étranges.Ne pas être conscient de certains signes corporels comme la soif.

Matériel sensoriel

StimulationMatériel
VisuelleBouteille d’eau avec des paillettes. Bulles de savon. Décoration avec des couleurs vives. Lampe de poche. Bâton de pluie
AuditiveÉcouter de la musique calme. Instrument de musique. Bâton de pluie.
TactileBalle anti-stress. Sac sensoriel. Pâte à sel, pâte à modeler, sable, … Anneaux tactiles Brosse sensorielle
Olfactif  Stick d’odeur personnalisé
GustatifAbaisse langues aromatisés Grignoteur. Collier à mâcher.
ProprioceptifSac lesté. Couverture lestée. Gilet lesté. Balles à picots. Coussin d’air.
VestibulaireSac lesté. Couverture lestée. Gilet lesté. Coussin d’air. Coussin rotatif.

Pour plus de précision: